Ricco : De la joie aux larmes

+ Ricco venait de punaiser le parchemin contre le mur, à côté des autres parchemins alignés +

La naissance : Bienvenue à la Maison !

Ca y est, j'étais sortie de ma bulle chaude et confortable pour commencer à hurler dans cette petite maison de Pandala.
Quand j'ouvris les yeux, je découvris 3 têtes souriantes au dessus de moi : une maman attendrie, un papa fière et un grand frère ébahi, qui m'accueillaient tous trois de leurs sourires apaisants
“Bienvenue dans la famille petite Ricco ...”
Me dit-on avant de recevoir un téton entre les lippes...

L'enfance : La découverte du Monde

Nourrie à la bière et à l'alcool de riz, je suis vite devenue grande et forte comme un bambou. J'étais une enfant curieuse : papa m'apprit à cueillir le lin, maman à brasser la bière et grand-frère les prouesses de notre Déesse.
L'école, je n'aimais vraiment pas ça ! Il arrivait souvent que je saute mes heures de classe pour aller courir dans les forêts de bambou, à jouer à cache-cache avec les kitsouné et d'aller embêter le garde du pont.
Maman me grondait quand le garde finissait par m'attraper par la culotte pour me ramener à la maison, mais quand il partait, je voyais qu'elle riait en cachette : qu'est-ce que j'aimais voir maman rire ...

L'adolescence : Adieu vie utopique

Au bout d'un temps, les terres de Pandala fûrent envahies par des êtres étranges : il y en avait des petits ailés, d'autres avec une tronche d'ahuri et même des vieux, qui hurlaient à la mort quand ils perdaient un kama.
D'étranges portes fûrent construites, ils appelaient cela : des ZAAP.
Mais ces aventuriers n'étaient pas hostiles, il y en avait même qui étaient très gentils ou amusants.

Les choses sont devenues compliquées un peu après : les anges et les démons se battaient des territoires et l'île de Pandala devint vite une cible.
Nous devions tous rester à la maison avec le risque de mourir dans leur guerre frénétique.
Les réserves de vivres commençaient à manquer, papa n'avait plus de revenus car il ne travaillait plus et maman tomba malade.
J'aidais du mieux que je pouvais, on devait prendre soin de maman.
Elle pleurait beaucoup et le seul moment qui la faisait sourire était quand elle ouvrait les yeux sur une orchidée fraîchement cueillit.

Une nuit, grand-frère partit de la maison en cachette, pendant que tout le monde dormait : il voulait rejoindre la statue de notre Déesse afin de la prier jusqu'à ce que maman guérisse et que la guerre s'arrête.
Papa devenu fou de rage, il criait :
“Mon fils ! Il est inconscient, il va ce faire tuer !”
Et le sac sur l'épaule, il partit le rattraper.

Je restais seule avec maman, ne mangeant presque plus et paniquant à chaque bruits suspects.
L'état de santé de maman empirait de jour en jour : elle perdit la vu, l'odorat et sa mémoire se vidait petit à petit.
Je dus rester forte et courageuse, pour pouvoir offrir le meilleur des soins à ma pauvre maman qui ne souriait maintenant plus du tout ...
Après une longue absence, au moment ou nous désespérions toutes deux du retour des deux hommes de la famille : papa réapparût, mais seul.
Il semblait anéanti, décomposé, il avait beaucoup maigri, il sentait mauvais et son visage était des plus tristes.
Il s'accorda une brève toilette avant de m'asseoir au chevet de ma petite maman.
“Weena, ma bien-aimée Weena ... Ricco, mon adorable enfant ... Albin ne reviendra plus à la maison ... Pour gagner du temps dans sa marche il avait décider de prendre le bateau, un bateau que les anges naviguaient. Mais en pleine mer, il subirent une attaque mesquine des démons qui s'étaient cachés en cale ... Leur combat détruisit le navire et ils ont continuer leur attaque dans les airs : mais Albin n'avait pas d'ailes et il ne savait pas nager ...”

Maman hurla comme si on venait de lui arracher le coeur. J'étais paralysée, mes membres tremblaient et mon regard s'inonda. Maman tâtait la couverture à l'aveuglette afin d'y trouver ma main, pour finir par me tirer contre elle : entre ses bras, j'accompagnais ses sanglots des miens ...

Le passage à l'âge adulte : Renaissance

Maman finit par mourir : elle n'avait plus la force de lutter. Ce jour là, je n'ai pas pleuré, je fus même soulagée.
La guerre des clans finit par se calmer quelques peu, des territoires s'étaient établis et l'on pouvait circuler un peu mieux.
Papa décida de quitter la maison et de quitter Pandala. Sur notre route, il m'expliqua :
“J'ai trouvé un poste de mercenaire qui paye bien, je pourrais éponger nos dettes et payer un enterrement à ta mère. Tu ne peux pas rester avec moi ma Ricco, je vais te confier à un ami alchimiste, tu verras il est très gentil. Il t'apprendra l'art du métier et tu auras un toit et une assiette pleine tout les jours. De plus, il vit dans une ville neutre, tu y seras en sécurité : il y a même des tavernes !”
Déjà, nous étions devant la petite maison d'Astrub, le vieille homme nous attendait, souriant.
Mon père et son ami s'échangèrent quelques mots, une légère accolade avant que papa me prit entre ses bras : je sentait sa respiration tremblotante et il me serrait fort, il n'arrivait pas à retenir ses larmes.
“Prend soin de toi ma fille ...”

Ulrick, l'ami de papa était en effet très gentil. Il était patient et riait de mes bêtises, me réconfortait quand mes essais de potion était des plus catastrophiques, il me donna même une carte, m'indiquant où faire la cueillette et jusqu'où j'était encore en sécurité. J'appris vite l'alchimie et je me dirigea vers une autre étude, je travaillais maintenant au champs.
Astrub était magique : des gens de toutes races, croyances et autres arrivaient par les portes de la muraille et par le ZAAP, je m'émerveillais de cette nouvelle vie.
Mais l'envie d'autre chose me vint rapidement. Je n'avais plus de nouvelles de papa et mon entraînement au combat devenait lassant. Je me suis rappelée de ce poste de mercenaire que papa convoitait.
Et c'est après une longue hésitation que je finis par me présenter au près des Eldrigans, écrivant maintenant le déroulement de ma vie sur un morceau de parchemin.

+ Ricco s'était enfermée dans les toilettes pour lâcher ses larmes : ressortir tout ça, c'était très dur ... +

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» Absence de Ricco